Lancement de l'exploitation de l'uranium par SOMIDA SA, filiale nigérienne d'une société canadienne, sans tenir compte de 60 ans d'expérience
Communiqué de presse de la Société Civile d'Arlit du 7 novembre 2022
Suite au lancement des travaux d’exploitation d’uranium de la mine de SOMIDA SA, la coordination de la société civile d’Arlit publie ce qui suit pour informer la communauté nationale et internationale.
Le samedi 5 novembre 2022 s’est déroulée la cérémonie de lancement de l’exploitation d’uranium de la mine de SOMIDA SA filiale nigérienne de la société canadienne GOBAL Atomic. Cette mine se situe dans la région d’Agadez (Niger), précisément dans la commune de Tchirozerine. La mine d’uranium est quant à elle situé à 40km de celle d’Imouraren SA et à 130 km d’Arlit qui abrite les mines de la SOMAIR et la COMINAK toutes filiales nigériennes d’ORANO (ex AREVA). La mine de SOMIDA SA produira 1400 tonnes d’uranium à l’horizon 2025.
Depuis le mois de juin 2022, les organisations de la société civile sont montées au créneau pour dénoncer les pratiques en cours pour le montage de cette société. Au cours de la cérémonie de lancement à laquelle a pris part le Premier Ministre nigérien et plusieurs membres du gouvernement dont la ministre des mines du Niger, les organisations de la société civile de la région d’Agadez ont brandi des banderoles pour fustiger :
-
Une étude d’impact environnemental sur mesure, sans la participation de la population concernée par le projet. Cette étude ne prévoit aucun fonds pour le réaménagement du site ou pour les générations futures.
-
Attribution de 20% des actions au Niger, taux très dérisoire par rapport à 33% obtenus par notre pays il y a 60 ans dans les mines citées plus haut. La volonté des businessmen a vaincu celle des populations.
-
La non prise en compte de l’indemnisation des populations vivant sur l’espace confisqué.
-
La réalisation des analyses radiologiques des eaux et des sols pour le point zéro, bâclées et truquées qui pourraient exposer les éleveurs et leurs animaux à des contaminations graves.
-
Le maintien au sein de cette société de toutes les pratiques rétrogrades et d’exclusion des jeunes de la région, de l’ignorance et de la marginalisation des communautés et des chefs traditionnels vivant dans la zone.
Au vu de tout ce qui précède, la coordination de la société civile d’Arlit constate que nous nigériens n’avons rien retenu de notre expérience de 60 ans d’exploitation minière et devrions continuer de nous interroger si l’exploitation de l’uranium est notre bonheur ou notre malheur ?
Vivement que cela soit le bonheur du peuple nigériens
Le président :
Almoustapha Alhacen
Les conséquences pour la SONICHAR de la fermeture de la COMINAK
Communiqué de presse de la Société Civile d'Arlit du 27 juin 2020
Communiqué de presse de la Société Civile d'Arlit du 16 juin 2020
De la fermeture et du plan de réaménagement du site de la COMINAK-ARLIT
Communiqué de presse de la Société Civile d'Arlit du 27 mai 2020
Extrait du Journal de la chaine de télévision nigérienne LABARI
Projet de fermeture de la COMINAK
18 mai 2019, déclaration de la société civile d'Arlit
L’an deux mille dix-neuf et Le samedi 18 mai, une réunion a regroupé toutes les organisations de la société civile d’Arlit à l’effet d’examiner le projet d’ORANO (ex AREVA) sur la fermeture de la societé COMINAK.
En effet, depuis quelques mois circule une information sur la fermeture de la COMINAK ; information confirmée par les membres du gouvernement nigérien, notamment lors de l’interpellation du ministre des mines par les députés nationaux et lors de la rencontre du 9 mai 2019 à Arlit entre la société civile d’Arlit et les représentants de la COMINAK et ORANO.
Comme on le sait, en 2015 le Niger et ORANO (ex AREVA) à l’issue des longues négociations sur le renouvellement des conventions minières des filiales SOMAIR et COMINAK durant l’année 2014, ont signé un accord dit « accord stratégique » et « gagnant-gagnant ». La signature de cet accord stratégique et gagnant-gagnant donnait l’espoir que la loi minière du Niger de 2006 va être enfin appliquée dans ces sociétés minières, que la nomination des Directeurs généraux nigériens donnera plus de pouvoir et de contrôle dans la gestion des sociétés SOMAIR et COMINAK , que la route de l’uranium (route Tahoua-Arlit) va être reconstruite, que l’uranium nigérien va être acheté et vendu par la France à sa juste valeur énergétique et profitera aux nigériens d’égal à égal avec leur partenaire français.
Malheureusement, « le gagnant- gagnant et l’accord stratégie »ont commencé à porter leurs fruits à travers l’interruption brutale de l’exploitation de la mine d’Imouraren et le licenciement des milliers des travailleurs et sous-traitants, puis ce fut le tour de la SOMAIR de licencier en 2015-2016, un autre millier de travailleurs nigériens dont la majorité sans aucun droit ou compensation, puis s’ensuivra la baisse de 45 à 50% des productions d’uranium dans les deux sociétés couronnée par la baisse des prix de l’uranium nigérien, mêmes les maigres fonds de développement local ont été réduit à 45% et enfin la fermeture de la COMINAK pour tout couronner.
Les arguments ne suffisant pas, ORANO annonce que COMINAK n’a plus de réserves d’uranium, elle roule à perte depuis 2017 comme si on avait l’habitude d’entendre quelque chose lorsqu’elle roulait à bénéfice. Tous les stratagèmes sont mis en place à travers des sociétés écrans constituées des collaborateurs nigériens fidèles et loyaux (pour qu’ils en profitent pour service rendu) pour démanteler l’usine de la COMINAK et ramasser ce qui peut leur servir, en somme tel un cadavre et les charognards.
Face à la réalité des faits, les organisations de société civile d’Arlit, ont décidé de la mise en place d’un Observatoire de la société civile pour les mines de l’AIR.
La réunion constate que le projet de la fermeture de la COMINAK est la plus grande arnaque et le plus grand chantage que le Niger subisse dans cette aventure qui a commencé depuis un demi-siècle et invite les Nigériens citoyens et gouvernants de s’en défaire par tous les moyens et recommande :
-
La confiscation par l’Etat du permis d’exploitation de la mine d’uranium d’Imouraren.
-
La nationalisation de la société COMINAK ou sa reprise par d’autres partenaires
-
La démission du Directeur général nigérien de la COMINAK fruit de « l’accord stratégique gagnant-gagnant »pour avoir trahi la confiance en lui placée par les Nigériens.
-
La démission du Directeur général d’ORANO Niger pour avoir trahi la confiance en lui placée par les Nigériens.
-
L’interdiction des marchés, contrats et prestations à tout ancien cadre supérieur nigérien dans les sociétés minières.
-
Ramenez au Niger l’uranium stocké en France constitué depuis 2015 pour servir au financement du réaménagement des sites (30 milliards de FCFA) au Niger et créer un cadre légal de gestion de cet uranium.
-
Demande au gouvernement de se démarquer de cette logique et argumentation d’ORANO, comme ce fut le cas de l’intervention ou les réponses du ministre des mines lors de son interpellation par les députés nationaux.
-
Ouvrir une enquête parlementaire sur cette affaire de la fermeture de la COMINAK et une enquête scientifique les conséquences écologiques et sanitaires des 45 années de présence de la COMINAK.
-
Envisager l’engagement d’une procédure judiciaire contre ORANO et sa filiale COMINAK sur la spoliation de l’uranium nigérien et les conséquences écologiques et sanitaires de cette exploitation.
-
Invite la population d’Arlit à se mobiliser pour faire échec à cette manigance sans fondement.
La société civile d’Arlit
Eau potable, électricité et développement durable
11 juin 2016, déclaration de la coordination de la société civile d'Arlit
Le samedi 11 juin 2016 s’est tenue dans l’enceinte de l’ONG Aghirin’man une réunion de la coordination de la société civile d’Arlit dont l’ordre du jour portait sur l’alimentation en énergie électrique et en eau potable de la ville d’Arlit et sur les fonds de développement durable que les filiales d'Areva doivent aux communes des départements d’Arlit et Iferouane.
Alimentation en énergie électrique de la ville d’Arlit ,
La population d'Arlit souffre depuis plus d’un an, d'un manque d'accès à l'électricité, alors que les filiales d’AREVA (SOMAIR et COMINAK) disposent de centrales électriques capables de fournir de l’énergie à la ville d’Arlit (mais les ont arrêtées pour des raisons d’économie) et que la centrale thermique au charbon de la SONICHAR produit en priorités pour les filiales d’AREVA avec du charbon nigérien. Pour la société civile d'Arlit, l’énergie n’est plus un luxe mais plutôt un droit pour tous les citoyens. La population d'Arlit exige donc que les autorités locales et nationales mettent en œuvre des solutions durables à ce problème et demandent aux filiales d’AREVA de fournir pendant cette période difficile, de l’énergie électrique à la ville induite d’Arlit.
Alimentation en eau potable :
L’alimentation en eau potable de la ville d’Arlit est également un problème récurrent. Aujourd’hui à Arlit, le bidon d’eau de 25 litres coûte 250 FCFA ce qui est inaccessible pour de nombreux ménages, alors qu'en même temps, les sociétés minières, puisant dans les nappes fossiles, consomment d'énormes quantités d'eau (environ 20 millions de m3) gratuitement. La société civile exige l’accélération de la construction d'un château d’eau et, en attendant, l’installation de nouvelles cuves dans les quartiers en difficulté. La population demande aux autorités locales de contrôler le prix de vente des bidons d’eau dans la commune urbaine d’Arlit.
Fond de développement durable
Les filiales du groupe AREVA ont décidé, de manière opportuniste et injustifiée, de diminuer de 24% ce fonds créé en 2006 pour compenser les dégâts environnementaux et sociaux causés par l'extraction minière, alors qu'elles n’ont pas respecté tous leurs engagements de 2006 ou sont en train de revenir dessus. La société civile rejette cette diminution inopportune et unilatérale du fond de développement durable et demande aux filiales du groupe de revenir sur cette reculade honteuse et sans effets sur leur situation économique. La population fustige le mutisme des autorités locales face à ce comportement injustifié et exhorte tous les conseils municipaux des communes concernées à ne pas accepter cette servitude et ce dictat préjudiciable aux populations
Eau potable et électricité...
Les habitants font face à une situation alarmante à Arlit
Communiqué de presse de la coordination de la société civile d'Arlit du 8
juin 2015
Les 140 000 habitants de la ville d’Arlit font face à une situation alarmante d’alimentation en eau potable et en électricité. Ce désagrément alimente depuis plusieurs jours les conversations et les interrogations sur les prochains mois.
Le 8 juin 2015, une délégation de la coordination de la société civile d’Arlit s’est rendue auprès des responsables de la SEEN (Société d’Exploitation des Eaux du Niger) et de la NIGELEC en vue de s’enquérir de la situation. Il ressort de ces visites et entretiens le constat suivant :
Cité minière et ville « induite »: La population d’Arlit comprend deux types d’habitants dont ceux des cités minières (SOMAIR et COMINAK) soit environ 10 000 personnes et ceux de la ville « induite » soit environ 130 000 personnes. Les habitants des cités minières sont alimentés en eau et électricité par leurs employeurs et la ville induite est alimentée par la NIGELEC et la SEEN. Il faut noter que la société d’exploitation des eaux du Niger (SEEN) ne dispose à Arlit ni de château d’eau ni de forage. L’eau qu’elle distribue lui est fournie par les filiales d’AREVA au Niger (SOMAIR et COMINAK). Il est nécessaire de savoir que l’électricité est produite par la SONICHAR (société nigérienne de charbon) à partir du charbon minéral extrait à 190 km d’Arlit.
L’alimentation électrique : Les différents besoins sont les suivants : filiales d’AREVA (SOMAIR et COMINAK) 20 mégawatts, ville « induite » 3 mégawatts. Les besoins couverts et satisfaits par SONICHAR sont de 20 mégawatts pour les filiales d’AREVA et 0,5 mégawatt pour la ville induite. On note ici que toute la demande des filiales d’AREVA pour extraire l’uranium et ses 10 000 personnes, est satisfaite à 100% et la ville « induite » (130 000 personnes), est satisfaite seulement à 16%. Pour ceux qui ont une ligne électrique, ils peuvent espérer avoir le courant 4 heures par jour. Les villes d’Agadez et Tchirozerine sont dans la même situation.
Pour le mois du carême (juin-juillet 2015), la SONICHAR prévoit de couper l’électricité aux 130 000 habitants de 6h à 14h et de la fournir de 14h à 6 h du matin sans certitude. Il faut donc prévoir que les activités commerciales et autres occupations seront suspendues pendant cette période et l’on peut se demander de quoi va vivre la population.
Nous estimons que la population doit profiter des ressources issues de l’exploitation minière. Il est scandaleux que, dans le cas de SONICHAR, l’exploitation du charbon profite seulement aux filiales d’AREVA qui, on le voit, ont 100% de l’électricité dont elles ont besoin. De plus, les filiales d’AREVA (SOMAIR et COMINAK) disposent de groupes électrogènes mais refusent de venir en aide aux populations alors qu’il s’agit d’un produit de l’exploitation de l’uranium, ressource minière du peuple.
L’alimentation en eau potable : Les besoins sont les suivants : environs 10 millions de m3d’eau brute par an pour les filiales d’AREVA (SOMAIR et COMINAK) pour les besoins industriels et les cités et 3 500 m3par jour pour la ville « induite » (130 000 personnes). Les besoins des filiales sont satisfaits à 100% pendant que la ville induite se contente de 2 500 m3par jour actuellement. On note que sur les 2 500 m3par jour de la ville « induite », il faut prélever 300 m3 par jour pour les orpailleurs en activité à Arlit et 50 m3par jour pour les citernes qui alimentent les sites aurifères hors d’Arlit.
A l’heure actuelle, la population de certains quartiers de la ville « induite » d’Arlit achète le fut de 200 litres d’eau à environ 3000 FCFA. Certains robinets totalisent plusieurs mois sans une goutte d’eau pendant qu’AREVA pompe gratuitement des millions de m3. Il se pose de sérieux problèmes d’hygiène pour les enfants et les familles pauvres, des pères de famille manquent d’eau pour les ablutions.
La construction du château d’eau promis par l’Etat pour une période de 18 mois est aujourd’hui à son 12eme mois sans aucun signe tangible sur le terrain. La société chargée des travaux joue à la comédie en alignant de vieux camions sur le chantier au vu et au su de tout le monde car à voir l’évolution du château (5% de réalisation), il ne se réalisera pas même dans deux ans.
Les pouvoir publics : Comme on peut le constater, dans les deux domaines évoqués plus haut, l’Etat, depuis la création des filiales d’AREVA au NIGER n’a pris aucune disposition concrète pour accomplir ses devoirs régaliens.
Comment comprendre que la SONICHAR qui est une société d’Etat reste exclusivement au service et aux ordres d’AREVA et de ses filiales.
C’est pourquoi nous exhortons :
-
les responsables des sociétés NIGELEC et SEEN à communiquer avec la population
-
les autorités locales à mettre fin à ce mutisme qui les rend complice de cette situation et à explorer les voies et moyens de venir en aide à cette population notamment en intervenant auprès des filiales d’AREVA.
-
la SONICHAR à mettre à la disposition de la NIGELEC Arlit, les 3 mégawatts dont ils ont besoin pour alimenter la ville d’Arlit.
-
les filiales d’AREVA d’accepter de s’impliquer, du fait de leurs responsabilités sociales et environnementales, dans l’alimentation en eau et électricité de la ville d’Arlit.
-
l’Etat à faire face à son rôle régalien comme il en crie la paternité chaque fois que cela l’arrange.
Des licenciements en perspective à la SOMAÏR
Lettre du 4 juin 2015 adressée au directeur général
Lettre au premier ministre de la coordination de la société civile
Inquiétudes sur la situation de l'exploitation minière dans la région
Excellence,
Depuis quelques mois, la situation de l’exploitation minière dans la région se caractérise par des inquiétudes notamment sur les modalités de la fermeture e la mine d’Imouraren et l’exploitation artisanale des sites d’or dans le Jado et dans l’Aïr et la construction de l’hôpital de référence d’Arlit.
-
La fermeture de la mine d’Imouraren : Depuis la fin des négociations et la signature de l’accord stratégique, les travailleurs et la population attendent la mise en œuvre des conditions de fermeture de ce site industriel. Pour l’instant le constat est qu’aucune explication n’a été donnée ni aux travailleurs, ni à la population, les opérations de fermeture se déroulent comme si cela n’a aucune conséquence. Les sous traitants se retrouvent actuellement avec des travailleurs qui leur réclament des mesures d’accompagnement et les procès en justice ne se comptent plus ce qui ravivent encore les tensions. Les ministères en charge du dossier n’ont même pas fait une visite du terrain pour voir dans quelle condition se déroule la mise en œuvre des accords et quel est leur impact sur la population.
-
L’exploitation artisanale de l’or dans le Jado et l’Aïr : L’insécurité est la principale préoccupation des populations. En effet, il ne se passe pas un seul jour où les orpailleurs ne sont pas victime de braquage sur la route reliant les villes d’Arlit et d’Agadez à ces sites. A cette occasion les honnêtes citoyens sont battus, blessés et même tués et dépouillés des maigres cueillettes durant des mois et des mois de dur travail. Le territoire national est fréquentés anarchiquement et les étrangers illégaux de moralité douteuse font la loi, s’approprient même des parcelles de terrain qu’ils vendent ou interdisent aux nigériens. Cette situation est intolérable et inacceptable, des mesures doivent être prises pour sécuriser les nigeriens et tous les étrangers illégaux doivent quitter le territoire national de grés ou de force dans le plus bref délai. Il est important de saluer à ce niveau les forces de défense et de sécurité qui sont sur le terrain malgré son hostilité et sa grandeur, nous les encourageons et sollicitons que leur nombre s’accroit ainsi que les moyens.
-
L’hôpital de référence d’Arlit : cet hôpital construit dans le cadre du renforcement du secteur minier est terminé depuis le 31 décembre 2013. A ce jour son exploitation n’est pas encore effective et plus grave les bâtiments sont fissurés et laissent croire que tout le projet de construction d’un hôpital de référence a totalement échoué du coup des milliards de francs sont jetés à la fenêtre. En tout cas l’entrepreneur qui a effectué les travaux a tranquillement disparu.
La coordination de la société civile d’Arlit regrette que le ministère chargé des mines s’intéresse très peut à toute cette situation dont il a la responsabilité et demande. Il est donc nécessaire que des mesures soient prises pour éviter un aggravement de la situation.
Dans l’espoir que notre cri d’alarme soit pris en compte dans le meilleur délai, veuillez recevoir Excellence Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre haute considération.
Le Président
Almoustapha Alhacen
Communiqué de presse de la Coordination de la Société Civile d'Arlit
Sur l’accord du 26 mai 2014 signé entre le gouvernement du Niger et le Groupe AREVA
Le 26 mai 2014, le gouvernement du Niger et le groupe français AREVA ont signé à Niamey un accord global qui inclue les conventions minières des sociétés SOMAIR et COMINAK pour une durée de cinq ans renouvelable.
Au vu des informations dont nous disposons et en attendant la publication intégrale des documents de cet accord global, la coordination de la société civile d’Arlit exprime les positions suivantes :
-
Menant l’essentiel de nos activités dans la région ou sont installées les sociétés minières SOMAIR, COMINAK et Imouraren SA, constatant quotidiennement l’inquiétude, l’angoisse et le découragement que la longueur des négociations a suscité auprès des populations, nous nous félicitons de la fin des négociations et la signature de cet accord.
-
Marquons notre grande déception à propos du report sine die de l’exploitation de la mine d’Imouraren malgré notre rejet total des conditions irrespectueuses pour les populations dans lesquelles se déroulent actuellement cette exploitation et le financement partiel de la route Tahoua-Arlit qu’AREVA a détruit à 100%.
-
Regrettons que les questions de protection de l’environnement et la santé des populations riveraines des mines n’a fait l’objet d’aucun traitement spécial et conforte AREVA à poursuivre le désastre qu’elle a commis depuis un demi- siècle. Ainsi donc le Niger hérite à la date de la signature de l’accord de plus de 45 millions de tonnes de résidus radioactifs à 80 % dont l’extinction aura lieu dans des milliards d’années , un bilan épidémiologique sanitaire inconnu et probablement catastrophique, une zone totalement dévastée et défigurée sans aucune chance de réhabilitation au minimum des sites exploités.
-
Marquons notre inquiétude sur la priorisation du projet IRAZER laissant courir le risque d’investir dans un projet de propagande médiatique d’AREVA au détriment des actions de développement agricole dans des zones comme Tabelot, Timia, Iférouane et d’autres qui ont fait leur preuves dans la participation à la lutte contre la précarité alimentaire.
-
Attendons la publication intégrale de cet accord pour exprimer notre position définitive.
Le Président
Almoustapha Alhacen
Communiqué de presse de la Coordination de la Société Civile d'Arlit
12 janvier 2014
Hassan Abarchi
Aghirin'man réagit à l'interdiction de la manifestation du 21 décembre 2013 à Arlit
Communiqué de presse du 21 décembre 2013
Suite à l’appel à manifestation du ROTAB (Réseau des Organisations pour la Transparence et l’Analyse Budgétaire),AGHIRIN'MAN membre fondateur de ce réseau et la Coordination des Organisations de la Société Civile d’Arlit ont décidé d’organiser une marche à ARLIT le 21 décembre 2013 pour protester contre le comportement et le mépris des lois nigériennes par le groupe Areva et ses filiales au Niger .
Contre toute attente, cette manifestation vient d’être interdite à Arlit par les autorités sans aucune explication. Pour nous, il s’agit ni plus ni moins d’un tour de vis du groupe Areva et ses filiales au Niger comme pour faire la démonstration que la loi du silence imposée depuis un demi-siècle dans cette zone de notre pays a des très belles années devant elle. La population frappée de plein fouet par les effets de cette exploitation à guichets fermés n’a même plus le droit de pleurer ou de gémir, il s’agit donc pour AREVA « de battre le cadavre pour que le vivant sache à quoi s’attendre ».
Nous somme heureux et soulagés d’apprendre qu’au moment où tout espoir est perdu, les tribunaux nigériens ont donné raison au ROTAB pour organiser la marche le21 décembre 2013 à Niamey. Cette sentence est une première dans l’histoire minière d’AREVA au Niger et c’est une lueur d’espoir pour des femmes et des enfants qui ont perdu leur mari, leur père sans la moindre explication dans ces mines d’uranium d’AREVA au Niger.
Les autres nigériens et le monde entier ne doit pas savoir qu’au moment où se renégocient les conventions des filiales d’Areva au Niger, un deuxième drame après celui d’Arlit, est en exécution par Areva autour de la gigantesque mine d’Imouraren . En effet cette mine d’Imouraren est interdite de visite aux associations de défense des droits humains et de protection de l’environnement. Areva et sa filiale nigérienne Imouraren SA ont érigé « un périmètre sanitaire » qui n’est autre qu’une zone d’exclusion où tout est permis , d’ailleurs des informations font état d’expulsion des familles des nomades dans ces environs (ce camp d’expulsé est visible au village d’Anoumakaren) . Les promesses des dirigeants d’Areva comme toujours à la population lors des audiences des études d’impact de la mine à Agadez sont en train d’être foulées au pied par la même clique qui a commis le drame d’Arlit. Comme vous le savez, le prétexte de sécurité est en train d’être utilisé pour justifier ce sarcophage. Même les travailleurs n’ont pas le droit d’habiter à coté avec leur famille, ils sont transportés mini-militari et moyennant de l’argent par des bus à Agades (160 km).
Au sujet des questions de protection de l’environnement, la ville d’Arlit, ses rues, ses habitations sont des véritables dépotoirs de radioactivité car plus 120 points radiologiquement contaminés rien que dans les rues. Cette route de l’uranium « route Tahoua-Arlit RTA » que nous avons qualifiée de victime de tremblement de terre, est jonchée des produits chimiques tout le long et même dans les agglomérations qu’elle traverse (Arlit, Agadez,Tahoua et Dosso) .
Au sujet de la santé autour des mines, les trois hôpitaux d’Areva (deux de santé publique et un dit de médecine de travail sans médecin de travail), seul la morgue fonctionne à merveille.
Quant aux travailleurs sous-traitants (environ 3000) dans les mines d’Areva au Niger c’est juste un esclavage qui ne dit pas son nom.
La mort de 92 nigériens dans le désert (femmes et enfants) le mois dernier à la recherche de quoi manger et boire (en fait à 70 km après avoir quitté Arlit), n’est que la résultante de la souffrance autour des mines d’Areva.
C’est dans ce décor que le groupe Areva et ses filiales au Niger, au moment de renégociation des conventions ne veulent plus entendre les refrains de ceux qui ne sont pas d’accord avec ce qui se passe depuis un demi-siècle, entendre des réclamations des orphelins des mines du Niger , entendre que nous voulons les retombées de notre uranium.
En tout cas la justice nigérienne a franchi le pas honorable du droit, il reste aux Maires, aux Préfets aux Gouverneurs et aux Ministres d’éviter ce jeu mortel d’Areva c’est pourquoi nous rendons hommage au ROTAB pour cette action salvatrice et porteuse d’espoir pour le peuple et toute la société civile nigérienne.
Le Président
Almoustapha Alhacen
Marche pacifique du 12 octobre 2013 à Arlit
Des milliers de personnes sont venues soutenir le gouvernement du Niger dans les prochaines négociations avec le groupe Areva
A l'appel de la coordination de la société civile d'Arlit et de son président monsieurAlmoustapha ALHACEN (AGHIRIN’MAN), des milliers de personnes, élus locaux et membres de la société civile, auxquels se sont joints des habitants, ont participé à la manifestation qui s'est déroulée le 12 octobre 2013 dans les rues d'Arlit. L'objectif était de soutenir le gouvernement du Niger pour que cette fois ci les résultats des négociations occasionnées par le renouvellement des contrats entre le Niger et le groupe AREVA soient à la hauteur des attentes des populations nigériennes.
Les manifestants ont défilé dans les rues de la ville avant de tenir un meeting au cours duquel les organisateurs on fait une déclaration, dans laquelle ils précisent, qu'en effet des négociations pour le renouvellement des contrats entre le Niger et le groupe AREVA ont lieu presque tous les dix ans et que chaque fois, par le passé, Areva a réussi à tromper les populations, en menaçant de fermer des sites, en arguant de la chute des prix de l'uranium..... Ce soutien au gouvernement nigérien ne signifie pas pour autant une carte blanche au gouvernement et les organisateurs promettent de rester vigilants.
Toujours dans cette déclaration, les membres de la société civile, déplorent les conséquences environnementales liées à l'extraction de l'uranium ; 50 millions de tonnes de résidus radioactifs déposés à Arlit , les rues et les habitations publiques remblayées et construites avec des matériaux radioactifs , les nappes d’eau fossiles usées, épuisées et radiologiquement contaminées, des travailleurs atteints de maladies liées à la radioactivité que le groupe AREVA ne reconnaît pas....
Ils déplorent également les conséquences sociales de l’exploitation de l’uranium à Arlit, trafics, terrorisme, mort du tourisme, rebellions armées, accroissement de la pauvreté, exodes,....
Les populations attendent donc des négociations, qu'elles apportent un traitement à la hauteur du désastre engendré par les cinquante années d'extraction de l'uranium sur la question de l’eau, l'amélioration de la route Tahoua-Arlit (RTA), les fonds de développements durables, la protection de l’environnement avec notamment le problème de la radioactivité et des maladies qui y sont liés.
Les membres de la société civile terminent la déclaration en prévenant que d'autres manifestations seront envisagées.
Déclaration de la Société Civile d'Arlit à la suite des attentats du 23 mai 2013
Les membres de la Société Civile d'Arlit à laquelle AGHIRIN'MAN appartient ont tenu à condamner avec force ces évènements tragiques qui ont eu lieu à Agadez et Arlit simultanément. Le texte entier de la déclaration est reproduit ci dessous.
Cérémonie du 26 janvier 2013
Cérémonie de lancement du projet de renforcement des dynamiques communautaires à Arlit devant le siège d'AGHIRIN'MAN
Au cours de cette cérémonie, le préfet d'Arlit et le président d'AGHIRIN'MAN ont fait une allocution devant une assemblée constituée de représentants et de fonctionnaires de l'état nigérien, d'élus locaux, d'un représentant de l'Union Européenne, de chefs coutumiers, de directeurs de sociétés et offices et des représentants de la société civile, des ONG et des programmes de développement.
Cette cérémonie lance le projet de « renforcement des dynamiques communautaires pour une prise de conscience effective des risques radiologiques, chimiques et des pollutions liées à l’exploitation de l’uranium » dans le département d’Arlit qui couvre la commune urbaine d’Arlit et les communes rurales de Danat et Gougaram. Ce projet porté par AGHIRIN'MAN et soutenu financièrement par l'Union Européenne s’étend sur 12 mois.
En effet, AGHIRIN’MAN a depuis plusieurs années engagé des actions pour une gestion responsable de l'environnement dont l’objectif est de réduire et prévenir les effets de la radioactivité liés à l’exploitation minière.
Le mémorandum sur les « préoccupations des populations de la région d’Agadez face à la recherche et à l’exploitation minière et pétrolière » expose en détail ce projet dont l'objectif ultime est en fait d’œuvrer à la consolidation de la paix et de la stabilité dans cette région.
Mise à jour A.H. le 8/02/2013
Déclaration de presse du 10 janvier 2013
AGHIRIN'MAN à travers son président Almoustapha Alhacen agissant au sein du
Groupement des Organisations de la Société Civile de la Région d’Agadez dénommé GOSCRAZ, avec certains députés nationaux, les chefs traditionnels de la région d'Agadez et le président du conseil régional d'Agadez a signé une
déclaration de presse. Celle ci a été rendue publique le jeudi 10 janvier 2013 à Niamey. Dans cette déclaration les cosignataires expriment de manière très précise toutes les inquiétudes que leur
inspirent les conséquences de près d'un demi-siècle de recherche et d’exploitation de l'uranium dans la région d’Agadez Ainsi, ils y dénoncent la pollution radioactive, la dégradation non
seulement de leur environnement mais aussi de leur mode de vie, de leur santé, les faibles retombées économiques pour les populations locales ainsi que leur non implication dans le suivi des
impacts environnementaux et sociaux. Voir ci dessous
Mise à jour A.H. le 30/01/2013