Impacts Sanitaires

 

L’exploitation de l’uranium entraîne une exposition des travailleurs et des populations riveraines à toute une série de substances chimiques et radioactives cancérigènes et mutagènes.

 

En ce qui concerne l’exposition aux substances radioactives, il s’agit de ce que l’on appelle de « très faibles doses », mais elles ne sont pas sans effets sur la santé. Dans le cas de la France, le suivi des anciens mineurs montre clairement un excès de certaines pathologies, par exemple les cancers pulmonaires.

 

Les connaissances scientifiques actuelles montrent qu’en réalité l’exposition interne et chronique aux substances radioactives peut affecter presque toutes les fonctions vitales (système nerveux, système cardio-vasculaire, système digestif, etc..).

 

La réglementation autorise pour les travailleurs une limite de dose de radiation annuelle élevée fixée à 20 milliSieverts soit 20 fois plus que la limite fixée pour le public (1 milliSievert par an). Pour la Commission Internationale de Protection Radiologique, le risque est évalué à 17 cancers pour 100 000 personnes exposées à 1 milliSievert par an. En matière d’exposition aux radiations, il n’existe pas de seuil d’innocuité, la probabilité de survenue de cancers ou d’autres pathologies est d’autant plus élevée que les doses sont élevées.

 

Dans le cas des travailleurs de la mine souterraine de la COMINAK en 2009, selon les propres données d’AREVA, plus de 30 % des travailleurs ont reçu une dose annuelle supérieure à 6 milliSieverts et la dose maximale était de 16 milliSieverts. Ces chiffres sous-estiment totalement la réalité (ils ne tiennent pas compte par exemple de l’exposition reçue par le travailleur de retour à son domicile).

 

Une des difficultés est de démontrer « scientifiquement » les atteintes effectives à la santé des populations et des travailleurs. Les citoyens nigériens qui vivent sur place constatent des excès de pathologies, c’est d’ailleurs ce type de constat qui a conduit à la création d’AGHIRIN’MAN. AREVA rétorque qu’aucune pathologie liée à une exposition professionnelle n’a été enregistrée.

 

Pour obtenir des preuves « scientifiques » des impacts, il faut avoir recours à des études épidémiologiques nécessairement très difficiles à mettre en œuvre car il faut suivre l’état sanitaire des populations pendant des décennies, ce qui permet aux compagnies minières de gagner du temps et de poursuivre leurs activités polluantes. La priorité devrait être de réduire les impacts sur les travailleurs et la population sans attendre les résultats des études épidémiologiques qui sont trop souvent biaisées.

 

De ce point de vue, la CRIIRAD avait dénoncé en 2009 la mise en place par AREVA des Observatoires de la Santé, considérant que ces dispositifs étaient « un écran de fumée ».

 

AGHIRIN’MAN a également dénoncé en décembre 2012 le fonctionnement de l’Observatoire de la Santé de la Région d’Agadez (OSRA).

 

MAJ BC-AH 2/3/14